Interview

Maurizio Spiridigliozzi

Le fameux personnage du Klangdichter
Interview: Sarah Rock, Dramaturgin

 
© Mierscher Kulturhaus_Jeanine Unsen

09.09.2020 - 01.07.2021

 
Maurizio, vous ne dirigez non seulement la Mierscher Musek, mais vous êtes vous-même musicien. Vous jouez de l’accordéon, un instrument plutôt rare. Qu’est ce qui fait que cet instrument soit devenu le vôtre ?
Déjà mon père avait l’habitude d’animer les fêtes familiales en Italie en jouant de l’accordéon. Par curiosité, à l’âge de neuf ans, je me suis mis à essayer l’instrument de mon père et à chercher des sonorités douces, agréables à l’oreille – cet instrument m’émerveillait au point de plonger tout autour de moi dans l’oubli.
Plus tard, pendant les années 80 au Luxembourg, je jouais de l’accordéon avec le groupe I Ragazzi del Sole lors des soirées folkloriques et des bals. Mais en même temps, j’ai continué à cultiver ma passion pour la musique classique et d’ailleurs, je me suis aventuré dans la transcription de la Toccata et Fugue en ré mineur de J.S. Bach pour accordéon. C’est à cette époque-là, que j’ai entendu à la radio Mie Miki, accordéoniste japonaise et professeur d'accordéon à la Folkwang-Hochschule à Essen, qui jouait aussi bien du Bach que de la musique contemporaine. Dès lors je me suis mis à étudier pour me préparer à l’examen d’entrée dans ce conservatoire supérieur à Essen. Après cette étape importante, l’accordéon est devenu ma profession. En 1995, j’ai même pu ouvrir une classe d’accordéon au conservatoire de la Ville de Luxembourg.

Vous avez formé un nouveau groupe qui s’appelle Orkester Konterbont. A quel genre de musique peut-on s’attendre ?
Après avoir joué dans beaucoup de groupes différents, je me suis plongé dans le domaine de la musique du monde. A ces fins, j’ai fondé le Orkester Konterbont ensemble avec Simone Weber, Barbara Witzel, Boris Dinev, Georges Soyka, Yves Schumacher et Serguei Khmielevskoi. Avec cet orchestre, nous arrangeons et adaptons des compositions du monde  populaire et classique, passant aussi par le jazz.

Cette saison au MKH, vous avez trois tâches artistiques différentes : vous êtes chef d’orchestre, musicien et compositeur dans une production de théâtre pour enfants, Der kleine Prinz. Où faut-il mettre l’accent en écrivant pour un jeune public ?
Écrire pour le jeune public est une démarche différente. Il faut faire attention à ce que les thèmes musicaux ainsi que le Leitmotiv soient facilement saisissables et compréhensibles pour les enfants afin de les aider à mémoriser la chorégraphie ainsi que le rythme musical. Il va de soi que dans ce travail, le compositeur et le chorégraphe doivent partager une même vision.

Votre approche musicale change-t-elle par rapport au rôle, que vous exercez en tant que chef d’orchestre, accordéoniste et compositeur ?
Je pense que le rôle de chef d’orchestre, de musicien et de compositeur se fonde en une même personne … afin que les trois personnages travaillent en parfaite symbiose. C’est ainsi qu’ils forment le fameux personnage du Klangdichter.

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